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Journal des apprentissages et projets n°5


Au plus le voyage avance, au plus le journal des apprentissages et projets semble fusionner avec le carnet de voyage. Autant lors de notre vie sédentaire, l’école et la maison étaient clairement séparés, autant sur la route, la vie se charge de nous apprendre à gommer cette distinction.

Nos habitudes de pédagogues nous poussent néanmoins à identifier et observer les apprentissages en cours, en voici un nouveau bilan.

Nouvel outil : panneau des projets

Lors d’une visite chez des amis dont les enfants sont scolarisés à la maison, nous avons vu un panneau reprenant leurs projets en cours ou futurs. L’idée nous a bien plu (merci Laurent P & Cie !), nous avons donc décidé de construire le nôtre. Les occasions de le compléter sont nombreuses, que ce soit lors de nos découvertes quotidiennes ou lors des conseils de famille. L’avantage du panneau est d’avoir sans cesse nos projets sous les yeux. C’est une aide pour Gabriel notamment, qui en ajouterait bien des nouveaux tous les deux jours, et qui apprend donc à clôturer ceux qui sont en cours d’abord.


Recherches

Léa a débuté une recherche sur le Maroc, quoi de plus logique. L’intérêt de la recherche réside essentiellement dans la démarche. Non pas que les informations découvertes ne soient pas intéressantes, au contraire, mais l’idée est d’identifier ce qui est commun à toutes les recherches afin de gagner un maximum d’autonomie dans son apprentissage. Cette méthode scientifique fait partie des compétences transversales essentielles à maîtriser dans sa vie, de plus elle est certifiée en fin de primaire.

Léa a donc commencé par se poser des questions qui tournent autour de « Qu’est-ce que je veux apprendre/retenir sur le Maroc ? ». Comme nous parcourons ce beau pays depuis plus d’un mois, elle a déjà beaucoup d’informations. Elle commence donc par créer deux colonnes : ce que je sais déjà / ce que je voudrais savoir. Ensuite nous réfléchissons aux questions que l’on peut se poser quel que soit le pays, afin de tisser des liens avec ceux que l’on connait déjà et acquérir du nouveau vocabulaire (population, climat, politique, coutumes, …).

L’organisation de l’information connue ou découverte est un bel espace de création. Que ce soit sous forme de dessin, de schéma, de carte d’idées, on projette sa manière de penser sur le papier. Des chapitres s’organisent et vient le besoin de nouvelles informations. Internet est déjà le premier réflexe mais vu la chance de mener sa recherche en immersion, l’observation et l’interview s’avèrent nettement plus intéressantes que l’ordinateur. Léa le comprend rapidement et ouvre un oeil différent sur ce qui l’entoure, de nouvelles questions naissent et viennent préciser les premières. « Quelle religion ? » est complété par « Quel dieu ? », « Quels rites ? », « Quelles croyances ? ». De quoi explorer un certain temps et rencontrer autrement.

A la fin d’un chapitre, la chercheuse peut comparer ses découvertes avec ses hypothèses et en tirer des conclusions.

Gabriel de son côté a mené une recherche sur l’os de seiche qu’il a trouvé. Même démarche, même mode opératoire. Il apprend que ce n’est pas un os, c’est une sorte de cartilage, l’aragonite. Il sert de flotteur à l’animal, c’est le résidu évolutif d’une coquille, sous la peau. Il est utilisé notamment pour nourrir les animaux de compagnie (oiseau, tortue) qui y trouvent de précieux minéraux. C’est aussi un des ingrédients du dentifrice. Gabriel a illustré ses découvertes et les a ensuite exposées à qui voulait l’entendre.

Il s’est également posé des questions mathématiques (gardons bien à l’esprit que c’est nous qui les classons ainsi, pour lui ce sont des questions parmi ses questions). Il veut savoir combien de temps cela prendrait de faire le tour du monde à pied, à vélo, en voiture, en avion. Nous voilà partis sur des calculs de vitesse, pas facile de rendre les proportionnalités abordables. La notion de moyenne encore moins. Mais il persévère et semble en retirer des morceaux au vu des transferts que l’on observe. On peut espérer qu’il construit sa notion des distances, de la taille de ce vaste monde que, soyons honnête, aucun de nous n’a vraiment.

Construction d’une lanterne

En passant du temps avec des pêcheurs au bord de la mer, nous les avons vus passer avec une lanterne tout à fait ingénieuse et basique. Il n’a pas fallu deux jours pour que Laurent se mette à l’action. Heureusement les bouteilles de 5L sont nombreuses dans le camping car, découpage et installation des ingrédients (terre et bougie), nous voilà illuminés sans un gramme d’électricité.


Cuisine

Les occasions de cuisiner sont nombreuses, entre trois et quatre fois par jour pour être précis. Les pancakes peuvent prendre toute la matinée si on y ajoute des proportionnalités. Une banane et demi par personne, combien en faudra-t-il pour nous quatre ? On a peur que les calculs les décourage mais au final on a l’impression que c’est ce qu’ils ont préféré… enfin après la dégustation.

Laurent s’est lancé le défi de nous cuisiner local. Tajines et couscous font désormais partie de nos menus. On commente et il améliore, c’est son projet. Ça nous comble.


Calendrier

Il a fallu un peu plus d’un mois de voyage pour nous rendre compte qu’aucun de nous ne sait plus dire quel jour on est. Besoin de structurer le temps… Il ne faut pas être magicien pour comprendre de quel outil on a besoin, c’est Léa qui l’a néanmoins suggéré. Du coup, construction d’un calendrier. On compte les jours, les semaines, les mois (!) déjà passés. Et puis on a eu envie d’écrire et/ou dessiner un souvenir par jour, pour pouvoir se raconter notre histoire en quelques mots.




« Natural Playstation »

Baptisée ainsi par des voyageurs autrichiens rencontrés au bord d’un lac, c’est le nouveau nom des constructions naturelles que l’on crée. Une station de jeu naturelle peut naître très rapidement, il ne vous faut qu’on peu d’espace et divers ingrédients récoltés. Plusieurs créations ont déjà vu le jour : un village de bois et de boue sur un tronc, une communauté de tours de galets, des petits magasins de cailloux et de glands, des empilements de coquillages. On se demande parfois pourquoi on a pris autant de jeux avec nous, ils n’arrivent pas à la cheville de ceux inventés à la volée, instinctivement.

C’est alors un mélange de créativités diverses : aménagement du territoire, équilibre des éléments, stratégie d’écoulement des gouttières, échelonnage des bâtons,… Il y en a pour tous les physiciens !

Savoirs-faire

Toute une nouvelle gamme de compétences deviennent utiles en voyage et se voient faire un bon en avant, naturellement. Faire du feu par exemple, cela passionne tout être humain qui a froid et qui souhaite créer sa propre source de chaleur. Lire une carte est un autre atout, cela permet de jouer à tracer des itinéraires, imaginer les paysages à venir. Prendre des photos, avec une intention et en faire une composition. Chacun s’y essaye avec plaisir, à tel point que nous avons créé un nouvel onglet sur le site avec celles que l’on préfère.

Et puis il y a tous ceux que l’école attend de nos enfants et qui ne sont pas forcément utiles dans l’instant. Léa a commencé à s’en inquiéter et nous avons fait une carte conceptuelle reprenant tout ce qu’elle doit savoir à la fin de cette année. Elle a décidé de réserver des moments plus ‘école’ afin de ne pas être désorientée en rentrant. Elle a choisi les natures de mots pour commencer. Nous avons donc relu les synthèses qu’elle avait déjà dans son cahier de troisième et on est parti là-dessus. Elle a tracé des colonnes pour les noms, déterminants, adjectifs, et verbes. J’ai ajouté les deux colonnes manquantes (pronoms et invariables, ces derniers seront détaillés plus tard). Les citations présentes dans le camping car ont séduit Léa et ce fut un support tout trouvé pour commencer à classer des mots dans les colonnes. Dans un premier temps, je classais pour elle ceux qui allaient dans les deux nouvelles colonnes. En les observant, elle a commencé à tirer ses premières conclusions… Depuis, on cherche des citations…

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