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Photo du rédacteurRencontres et nous

Retrouvailles au nord...


Après le sud de l'Europe, nous avons retrouvé les pays francophones. La France d'abord, au petit paradis des parents de Laurent, puis nous avons tracé vers le Nord, jusqu'à la Belgique.

Mèze

En cette fin de journée, on devine un temps orageux au loin, le ciel est divisé. Des rayons de lumière couleur or percent entre les nuages sombres et lourds. Un énorme arc-en-ciel enjambe l'horizon, le même que nous avions vu le premier matin de notre voyage. Il revient nous saluer. 

Deux semaines passées à Mèze, deux semaines de douceur. Des retrouvailles émouvantes dans un premier temps, Babo et Nona nous ont manqué. Un grand rangement dans un deuxième temps, notre bon vieux camping-car l'a bien mérité. Nettoyage, déhoussage, vidange, la totale. 

Nous avons pris l'habitude de venir promener le chien à l'arrière de l'étang de Thau, au bout de la rue. Espace sauvage, graminées, sable, coquillages et buissons. C'est la période de nidification pour les oiseaux, on tente de préserver le calme. Lucky n'a pas le même projet, il galope dans l'étang et fait la course avec les aigrettes. 

Le temps est changeant mais le soleil reste vainqueur, même quand le vent tente de lui voler la vedette. Alors on se balade, on retrouve notre glacier préféré. Deux boules avec crème fraîche, on sait se faire plaisir. A ne pas confondre avec le bonheur qui plane quant à lui comme une brume matinale. Les enfants prennent une bonne tranche de baignade, la piscine les accueille plusieurs fois par jour. On organise notre retour en Belgique à la fin du mois de juin. L'impatience de revoir d'autres êtres chers grandit, Léa prépare son camp louvettes, elle trépigne d'impatience. Gabriel rêve de son "labo" depuis longtemps, un atelier qui abriterait tous les outils et matériaux dont il a besoin pour ses inventions. Après le distributeur de pommes et la machine à pancakes, il veut créer un ventilateur à pédales. En entrant dans le garage de son grand-père, il s'écrie : "Wouaw mais il est génial ton labo Babo, je ne me rappelais pas que tu étais si bien équipé !". Alors les voilà tous les deux lancés sur son nouveau projet. Ils disparaissent toute la matinée en ne laissant derrière eux qu'un bruit de scie et de marteau. 

Le temps qui s'écoule dans notre port méditerranéen préféré passera entre promenade et barbotage dans l'eau, découverte des environs et paresse en terrasse. 

Marco et Paca, voisins de la place nous offriront une sacré leçon de cuisine espagnole. En remerciement pour le toit de la pergola que Laurent et son père ont placé en une matinée. Marco et Paca sont les parents de Sylvie dont la famille nous avait généreusement accueillis à Totana en Espagne, au début de notre voyage. Leur fille Chloé étudie la médecine à Montpellier, elle passe souvent ses WE à Mèze chez ses grands-parents. La revoir est l'occasion pour Gab de lui offrir la petite boule à neige achetée au Maroc pour elle, de quoi compléter sa collection qu'elle avait présenté aux enfants avec enthousiasme. Chaque objet représentant un souvenir, un endroit particulier, cher à son cœur. Gabriel qui avait bondi sur l'échoppe touristique aux cascades d'Ouzout est tellement heureux de savoir qu'elle détient désormais un souvenir de lui. 

Paca a cuisiné des empanadas au thon, de la tortilla aux oignons et des moules ensaladas. Nous joignons à la fin de ce post la recette de ces moules froides et délicieuses pour tous les amoureux de fruits de mer et de légumes, un régal ! 

Quelques jours avant notre départ, Babo nous offre une sortie en bateau ! Attendue depuis avec impatience par tous, ce sont nos deux petits marins qui n'en peuvent plus de bonheur. Postés à la proue du Cap Camarat, les cheveux au vent, le sourire aux lèvres, ils dégustent l'air marin et le balancement des vagues. "Plus vite Babo ! Fais des grands tours Babo !"... La meilleure attraction du monde à n'en pas douter. On jette l'ancre au milieu de l'étang de Thau, certains bancs de sable émergent et offrent de petites îles qu'ils vont conquérir, le chien sur leurs talons. On sort le pique-nique, le rosé, les cannes à pêche et la crème solaire.


Saint-Thibery

Les enfants sont restés à Mèze, ils dégustent la compagnie de leurs grands-parents. Les parents sont partis en vadrouille en amoureux. Un petit coin de tranquillité, le long de l'Hérault. Un vieux moulin du XIIIe siècle fait face à un pont antique, ou plutôt ce qu'il en reste. De nombreuses crues l'on démembré au fil du temps. Il ne reste plus que la moitié de ses arches, peut-il encore s'appeler un pont ? L'ambiance qui enrobe ces vestiges du temps est particulière. On tente de s'imaginer les alentours il y a plusieurs centaines d'années. A quoi ressemblait la rivière ? Cette route était-elle déjà un sentier ? On croise plusieurs cyclistes et coureurs qui profitent de l'ombre du chemin de halage, comme nous. Quelques passages entre les arbres permettent d'approcher la rivière, le chien hésite à sauter, il n'y trempera que les pattes. Les senteurs des arbres en fleurs sont exquises, le silence l'est peut-être encore davantage… 

Le soir, lorsque le soleil est couché mais que sa lumière diffuse encore à l'horizon, le pont se regarde dans l'eau. Son reflet bleu nuit se détache du ciel clair, les ombres des arbres sont déjà noires, un dirait une aquarelle. 

Puis il est l'heure pour toute la famille de se remettre en route, vers le Nord...


Penne

Rencontrés au Portugal un mois auparavant, Francis et Maryline nous accueillent généreusement dans leur petit paradis de nature, au bord de l'Aveyron. À une centaine de mètres de leur maison, ils ont restauré le four à pizza et la maisonnette attenante. Un coin pour partager un bon repas entre amis, à en croire la plaque "Place des amis" qui orne les vieilles pierres de la petite bâtisse. Nous rencontrons leur fils Nicolas qui revient de Nouvelle Zélande où il a passé une petite année. Autour d'une partie de pétanque, il nous raconte son quotidien là-bas, nous décrit les paysages, les gens, les coutumes. Les enfants boivent ses paroles en espérant un jour aller découvrir ce côté du globe. Pendant ce temps-là le four chauffe, la pâte gonfle sous un torchon et les légumes du soleil se préparent à orner nos pizzas maison. Les retrouvailles sont chaleureuses, on a l'impression de se connaître depuis toujours. 

Le lendemain, ils nous conduisent à Saint-Antonin Noble Val, une petite ville tout à fait charmante à une dizaine de kilomètres de chez eux. Balade dans les ruelles et venelles qui ont plus de huit siècles, cette vieille ville est incroyablement conservée, on comprend pourquoi plusieurs films d'époque ont été tournés ici. Les magasins ont conservé leur ancienne devanture en bois, les rues ont gardé leurs vieux pavés et les façades offrent encore leur architecture authentique. Certains bâtiments sont les plus anciens de France dans leur catégorie, l'hôtel du centre notamment. Les colombages et les anneaux ferrés autour laissent imaginer les chevaux attachés à l'entrée et les calèches s'arrêter devant. Honnêtement, il n'y a que les voitures qui semblent de trop ici, elles paraissent clairement futuristes dans le décor. 

Le soleil arrivant tout doucement à son zénith, la chaleur devient tout à coup oppressante et l'ombre apparaît comme une urgence. Francis propose de descendre au bord de l'Aveyron. Les maillots sont enfilés en moins de temps qu'il ne faut pour le dire et nous voilà les pieds dans l'eau fraîche. Le corps suit rapidement et la baignade est délicieuse. Les arbres qui bordent les rives nous protègent des rayons ardents. Concours de ricochets, barrage dans les rapides, la soirée est déjà bien entamée lorsque l'on quitte la rivière. On partage un dernier repas tous ensemble, nous nous quittons le lendemain matin. Gabriel ne tarissant pas d'éloges sur Léonard de Vinci (son nouveau héros depuis qu'il sait qu'il était peintre ET inventeur), Marilyne nous parle d'Amboise où le grand maître a passé les dernières années de sa vie. On peut visiter le château où il a vécu, ses inventions y sont également exposées. "On va y aller, hein ? S'il vous plaît !!!!". Ce n'est pas un gros détour, alors cela paraît impossible de passer dans la région sans s'y arrêter.


Amboise

Garés à une centaine de mètres du château du Clos Lucé, notre petit inventeur trépigne de joie à l'idée de la visite qui s'annonce. Bonne nouvelle supplémentaire, les chiens y sont les bienvenus. Tout le monde aura droit à sa balade. La visite commence par l'intérieur du château, plutôt modeste en taille et en ornements au regard des autres château de la Loire. Les enfants ouvrent des grands yeux, longent le lit où Léonard de Vinci a dormi les trois dernières années de sa vie et où il s'est éteint, le roi François 1er à son chevet. Ce dernier résidait au château d'Amboise que l'on voit depuis la fenêtre de la chambre. On apprend que le grand maître est arrivé en France en 1516, invité par le roi qui lui vouait une admiration méritée. Il a traversé les Alpes depuis son pays natal à dos de mulet, à l'âge de 63 ans, trois de ses plus célèbres tableau dans ses sacs. C'est au Clos Lucé qu'il les achèvera, la Joconde et son regard perçant, Saint-Jean-Baptiste et la Vierge à l'enfant. Nous entrons avec respect dans son atelier où Léonard semble y être encore au travail tant la mise en scène est réaliste. Les croquis, plans, dessins éparpillés sur le bureau, les piments pour colorer ses peintures alignés sur une étagère, son cabinet de curiosités… L'ensemble paraît intact, le maître est peut-être juste sorti pour une commission. "Maman, c'est lui qui a dessiné ça ? Il a touché cette chaise ?".

Ils veulent tout savoir, tout comprendre. Les questions fusent. Le parc autour du château est magnifique. Des plans d'eau que l'on enjambe baignés dans les arômes floraux, émerveillés par les dessins exposés tout autour. Léonard aimait observer et tracer la nature sous toutes ses coutures. Une mine d'inspiration, autant pour ses toiles que pour ses inventions. Ces dernières sont dispersées dans les jardins, reproductions testables de ses plus célèbres créations. Les enfants tournent les pales des premiers bateaux à roues, pirouettent autour du parachute en spirale, galopent comme des oiseaux, des ailes imaginaires dans le dos. Les panneaux explicatifs sont nombreux mais brefs, plans et schémas à l'appui. Il ne manque rien à cet univers naturel et ingénieux. On ressort de l'endroit près de quatre heures plus tard, la tête pleine de souvenirs nouveaux. 

Nous trouvons un espace pique-nique au milieu d'un bois, à seulement quelques kilomètres du château. Il ne faut pas longtemps pour que Gabriel parte s'installer avec un carnet et un crayon, les yeux rivés dans les arbres, ou dans les nuages…


Orléans 

Les derniers kilomètres avant d'arriver devant la charmante petite maison de Pauline et Jonas sont trop longs, trop lents. Une autre sœur qui a traversé la frontière, on trépigne de la serrer contre nous. Tante Popole, comme aime dire les enfants, court le long de la route en nous voyant tourner le coin. On se gare et on bondit hors de la cellule. La chaleur est toujours présente malgré que l'on soit bien plus au nord. Alors on part se promener autour du lac. La fraîcheur des feuillages est tout ce dont nous avons besoin, on papote main dans la main. Quand on rentre, Jonas est en cuisine, nous prépare un repas végétarien. En dessert, des cannelés… La pâtisserie pour laquelle on a envie d'exagérer !

Le lendemain, il en reste au petit déjeuner. C'est parfait. 

Plus tard, les rues d'Orléans sont nôtres, Pauline et Jonas nous emmènent dans leurs endroits préférés. Tour de manège et barbe-à-papa sur la place où trône Jeanne d'Arc, l'épée en avant. Découverte de la cathédrale, monumentale, des jardins suspendus et de la balade le long de la Loire. 

Le temps passé entouré de ceux qu'on aime passe toujours plus vite, quelle injustice…

L'heure des 'au revoir' a sonné. On se reverra dans un petit mois, en Bourgogne, ce n'est pas si loin. Ne pas laisser le goût de trop peu gâcher les bons moments passés...


En route pour la Belgique 

Après sept mois de rencontres, bouleversantes, vient le temps des retrouvailles, émouvantes. Serrer ceux qu'on aime contre nous, se retrouver, se raconter… c'est merveilleux. 

Retour au pays, celui qui nous a vu grandir et qui nous a manqué. Une escale en milieu de parcours, le temps passé au port est dégusté, dignement. 


Recette des moules "ensalada"

Ingrédients :

- autant de moules gros calibre que vous souhaitez

- tomates

- concombres

- anchois (facultatif, mais délicieux !)

- cornichons

- olives vertes

- petits oignons (fort ou doux selon votre goût)

- mayonnaise (faite maison c'est meilleur)

Préparation :

1) Cuisez les moules à l'eau et laissez-les refroidir.

2) Préparez une brunoise avec tous les légumes (des tout petits cubes).

3) Dans chaque coquille, déposez sur la moule froide : un peu de mayonnaise, un morceau d'anchois et une cuillère de brunoise.

4) Laissez reposer au moins 4 heures au frigo.

5) Bon appétit !!!!

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1 Comment


martine.poilvache
martine.poilvache
Jul 20, 2019

C'était tellement génial ces 2 semaines ensemble ❤ Profitez un maximum de la suite de votre voyage et .... si vous repassez par le sud... 🚣‍♂️🌞⛱ Je vous embrasse tous les quatre bien fort

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